Le 14 septembre 2009
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Chers parents et amis.
De retour à Madagascar depuis fin juillet il est temps que je fasse le point de la situation.
Situation politique d’abord. Rien ne s’arrange pour le moment. Les accords de Maputo en vertu desquels les 4 mouvances politiques – Rajoelina, Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy - s’étaient engagées en août à trouver une sortie de crise « inclusive et consensuelle » ne sont pas respectés par l’auteur du coup d’état Andry Rajoelina. La communauté internationale qui a stoppé tous ses financements, appelle à la reprise du dialogue. Cependant le pays s’enfonce dans une grave crise économique. De nombreuses entreprises ferment, en huit mois l’ariary s’est fortement déprécié passant de 2300 à 2800 ariary pour un euro, l’activité touristique a perdu les 2/3 de sa clientèle, la sécurité des biens et des personnes n’est pas correctement assurée, le prix du riz augmente et le prix des carburants, les stocks diminuent … Le peuple souffre et on prévoit une période de soudure douloureuse pour beaucoup. Les manifestations ont repris à Antananarivo. L’armée dévouée au nouveau pouvoir fait face pour l’instant. Difficile de prévoir l’avenir.
Le centre de soins ORL et bucco-dentaires à Ambositra. Les deux cabinets dent aires ont été installés début septembre par Philippe CARNIATO, un fournisseur français compétent installé à Tana. L’un des deux est opérationnel et le docteur BERTIN est heureux de pouvoir y officier. Mais quelques imprévus au budget initial m’ont conduit à demander une rallonge de 6 millions d’ariary à l’Ambassade d’Allemagne. Il faut financer le branchement électrique, la signalisation, une partie du mobilier qui devaient l’être par l’hôpital aux termes de la convention … L’hôpital a commencé à rembourser l’investissement réalisé en son sein sous forme d’actes pratiqués au profit des malades recommandés par l’ONG Akanin’ny Marary. Mais cette action manque encore d’ampleur.
Il y a deux jours le nouveau ministre de la santé en visite à Ambositra aurait bien aimé voir installé le matériel du cabinet ophtalmologique offert par le Rotary de Bourges. J’ai refusé d’accéder à cette demande au motif que la mise en main dudit matériel n’avait pu se faire à la date prévue compte tenu de la crise politique. Il en va ainsi de bien des projets inaboutis par la faute de ceux qu’ils devaient servir.
Les Amis des Fatima de Madagascar ou AMIFAMA. Beaucoup a été fait depuis 4 mois (statuts, déclaration, comptes bancaires, site www.amifama.org, sensibilisation des futurs adhérents)
mais beaucoup reste à faire :
- reconnaissance des AMIFAMA par l’administration malgache,
- ouverture du compte bancaire à son nom à Antsirabe,
- nomination de l’équipe des sœurs chargée de collaborer avec les AMIFAMA – mais la nomination de Sœur Clotilde comme responsable de cette équipe est acquise, mais non encore officielle, depuis 48 heures -,
- appel aux dons – mais le dépliant est imprimé à 1000 exemplaires depuis la semaine dernière -,
- mon emménagement dans mon nouveau logement à la ferme des sœurs de Vohipahasoavana à 10 kilomètres au nord d’Antsirabe – mais les peintures sont (mal) terminées,
- l’établissement par la congrégation de la liste des besoins susceptibles d’être satisfaits par les AMIFAMA – mais les consultations ont commencé -,
- les contacts avec les bailleurs de fonds internationaux – mais nous avons déjà pu rencontrer à Tana GSK (coopération allemande), Raoul FOLLEREAU (qui nous a promis son aide), AFVP (Association Française des Volontaires du Progrès chargé par le gouvernement de promouvoir le bénévolat dans les pays du Tiers Monde. Le responsable avait demandé à me rencontrer), Caritas (nous devrions rencontrer la semaine prochaine les responsables français du Secours Catholique en visite à Madagascar), l’Ambassade d’Allemagne (favorable à une aide à la congrégation des Fatima).
Riri (Henri). Riri est un malgache dont j’ai fait la connaissance par le plus pur des hasards, par l’intermédiaire d’un chroniqueur de radio rencontré à Ambositra. Je recherchais depuis longtemps une personne sérieuse susceptible de m’accompagner dans ces travaux faisant appel à l’informatique qui me posent bien souvent des problèmes quasi insolubles. Bingo ! Ce garçon d’une quarantaine d’années, originaire de Tana, est employé comme technicien à la radio diocésaine. Il est bourré de talents : musicien, guitariste, flûtiste, pianiste, compositeur, video clipeur et passé maître ès procédures informatiques. Comme tous les malgaches sa paie est insuffisante pour faire vivre sa famille. Il complète donc son salaire par des « à côtés ». Je suis devenu un de ces « à côté » avec la bénédiction de la congrégation qui connait Riri depuis de nombreuses années. C’est lui qui accompagne musicalement leurs cérémonies … J’ai même vu un instant Aude et Olive apparaître sur mon écran via Skype mais ça n’a duré qu’un instant. Le haut débit n’est pas encore accessible à tous.
Retour en France. Mon billet CORSAIR (768 euros) est dans ma poche. Départ le 3 décembre, retour le 28 février 2010. J’ai encore de la place dans mes bagages. Avis aux amateurs d’art malgache !
Hyundai i10. Finalement la lunette arrière brisée lors de mon absence en France a été remplacée avec un mois d’avance sur le délai annoncé.
Climat. Ca fleurit de tous côtés. Temps printanier en avance de deux mois disent les autochtones. Temps très agréable, ni trop chaud, ni trop froid. Couchers de soleil à vous couper le souffle. Peut être un peu trop de poussière sur les pistes et … sur les sièges de la voiture.
Dessert. Les sœurs ont réussi à midi un très bon gâteau avec le chocolat envoyé par Paulette. Merci Paulette !
Trêve de dessert, à tous j’adresse amitiés et/ou bisous selon les destinataires.
Dadabe Gégeo