Le 26 septembre 2009
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Le remède est pire que le mal
« La crise commence ! ».
C’était mercredi à Fianarantsoa. J’étais reçu par l’archevêque de Fianarantsoa, Monseigneur Fulgence Rabemahafaly. Devant mon étonnement – pour moi la crise a commencé fin janvier il y a plus de sept mois au moment de l’incendie et du pillage des biens du président en exercice Marc Ravalomanana – il confirme son dire : « En brousse les gens ont encore de quoi manger mais ils n’ont plus d’argent. Et il faut payer les droits d’inscription à l’école et les fournitures scolaires. Les pauvres gens cherchent de l’argent par tous les moyens. Il faut être prudent. Ne plus circuler la nuit. Ici à Fianarantsoa les employés de la commune ne sont pas payés depuis 3 mois. Ils sont en grève. Ils savent que leur maire – libéré de prison par le régime de transition - part en voyage avec le carnet de chèque de la commune dans sa poche. Alors ils osent l’affronter … Je crains que le mouvement de mécontentement qui se révèle aujourd’hui ne dégénère dans tout le pays. Ce n’est plus seulement la capitale qui est concernée … Andry Rajoelina devrait se montrer moins intransigeant. Madagascar ne peut se passer de l’aide étrangère ».
Inquiétude palpable au sein de la majorité silencieuse, celle qui supporte tout généralement sans rien dire.
A Ambositra j’ai interviewé Nivo qui tient le magasin Voanjanhary spécialisé dans la vente d’art malgache. Les faits sont là : « Il y a un an nous recevions en moyenne 20 clients par jour, aujourd’hui c’est 3 ou 4, voire 2 par jour. Notre chiffre d’affaires est passé de 6 millions d’ariary à plus ou moins 700 000 ariary par mois ».
Il en va ainsi dans toute l’activité économique du pays. Et cependant les prix du riz et des carburants augmentent. Et cependant le régime de transition n’est pas reconnu par la Communauté Internationale qui exige le respect des accords signés à Maputo (Mozambique).
Hier soir au cours d’une réunion organisée par Fidesco un homme d’une cinquantaine d’années s’est ainsi exprimé : « Seigneur je viens vers toi avec le cœur rempli de demandes, et si je dois en choisir une je te demande de veiller sur le peuple malgache qui souffre de son climat politique instable … ».
Plus le temps passe, plus il sera difficile de remettre le pays en état de marche.
Le remède est pire que le mal.
Dadabe